
25 Photos
Nippo-Américains déportés, une partie oubliée de l’histoire
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Oakland, Californie. Le propriétaire de cette boutique, un diplômé de l'Université de Californie d'ascendance japonaise, a accroché ce panneau "I AM AMERICAN" (je suis américain) le 8 décembre 1941, le lendemain de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor. Suite à l'ordre d'évacuation, la boutique fut fermée en avril 1942.
Nippo-Américains déportés, une partie oubliée de l’histoire
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San Francisco, Californie. Les enfants de la Raphael Well Public School prêtent allégeance au drapeau américain. Les enfants issus de famille d'origine japonaise furent déportés avec leurs parents, et purent continuer leur éducation dans les centres.
Nippo-Américains déportés, une partie oubliée de l’histoire
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Florin, Californie. On voit ici les mains du révérend Naito (un prêtre bouddhiste) en train de fermer son temple. Les prêtres bouddhistes conservent leurs chapelets de prière sur eux en permanence.
Nippo-Américains déportés, une partie oubliée de l’histoire
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San Francisco, Californie. Les chefs des familles d'origine japonaise, ainsi que les personnes vivant seules, font la queue devant un office de contrôle civil, situé dans le Japanese American Citizens League Auditorium afin d'être "pris en charge" à la suite du Civilian Exclusion Order n°20.
Nippo-Américains déportés, une partie oubliée de l’histoire
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Oakland, Californie. Vue depuis une fenêtre du Wartime Civil Control Administration office (bureaux officiels de contrôle des civils en temps de guerre). Les camionnettes emportent les bagages des déportés.
Nippo-Américains déportés, une partie oubliée de l’histoire
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Centre de déportation de Manzanar, Californie. Des déportés travaillent sur des plants de guayule, destiné à fournir le latex d'origine végétale auquel les USA n'avaient plus accès, le Japon ayant coupé leur accès aux ressources originaires de Malaisie.
Nippo-Américains déportés, une partie oubliée de l’histoire
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Centre de déportation de Manzanar, Californie. Déportés fabricant des filets de camouflage pour le département de la guerre. Les déportés d'ascendance japonaise furent ainsi mobilisés pour l'effort de guerre dans plusieurs des camps.
Nippo-Américains déportés, une partie oubliée de l’histoire
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Centre de déportation de Manzanar, Californie. La toute première tombe du centre de Manzanar. Elle contient les cendres de M. Matsinosuke Murakami, 62 ans, qui mourut d'une maladie du cœur le 16 mai. Malade depuis son arrivée, il était resté enfermé à l'hôpital du centre depuis le 23 mars.
À l’automne 2008, l’acteur américain George Takei est en train d’assister à un spectacle musical à Broadway, quand une chanson l’émeut particulièrement. « Useless » (inutile), raconte les tourments d’un père de famille incapable de soutenir sa famille. Le morceau réveille chez l’acteur des souvenirs douloureux, de l’époque où lui et sa famille – d’ascendance japonaise – ont été internés dans un camp de déportation nord-américain, dans les années 1940 (1).
Grâce à son travail, George Takei va remettre sur le devant de la scène un pan de l’histoire que le public américain ignore tout simplement trop souvent. Suite à l’attaque sur Pearl Harbor, en décembre 1941, le sentiment anti-japonais va se trouver renforcé aux États-Unis. Tous les résidants d’origines nippones vont devenir suspects aux yeux du gouvernement, accusés d’être potentiellement des espions infiltrés, entre autre à cause de leur fidélité à l’Empereur. Le président Franklin D. Roosevelt va finir par demander leur internement. Au total, plus de 110.000 personnes vont devoir revendre leurs biens, abandonner leurs commerces et confier leurs terres à des tiers avant d’être purement et simplement envoyées dans un des dix camps de déportation du territoire (désignés sous l’euphémisme de Relocation Centers, ou « centres de relogement »). 110.000 et quelques personnes qui seront tout simplement privées de leur liberté, à cause de leurs origines. Les déportés accepteront généralement leur sort avec fatalisme, mais leurs conditions de vie n’en seront pas moins spartiates (pour ne pas dire inhumaines), les camps étant situés dans des zones désertiques et inhospitalières, quand ils ne sont carrément pas surpeuplés (2).
De manière surprenante, le gouvernement américain va demander à une photographe de documenter les événements, et d’accompagner les déportés durant leur exil. Dorothea Lange est pourtant connue pour ses opinions plutôt à gauche et sa compassion envers les victimes de discrimination raciale. Au final, elle va produire des clichés d’une rare intensité, dénonçant le comportement inhumain de son propre gouvernement.
Les photos de Dorothea Lange resteront cachées pendant de nombreuses années, pour des raisons évidentes. Elles seront rendues publiques à partir de 1972 (3), et feront l’objet d’une exposition qui aura un impact considérable sur le public. Nous avons choisi de vous en montrer quelques-unes ici.
(1) De ce souvenir naîtra le musical Allegiance, qui sera joué à Broadway entre 2015 et 2016.
(2) Pour en savoir plus, lire la page Wikipédia « Internement des Nippos-Américains« .
(3) Source : http://www.densho.org/dorothealange/