C’est sur les conseils d’une amie que nous avons décidé de rendre visite au Mandoobar, un joli bout de restaurant installé dans le quartier de Havre-Caumartin, à quelques pas de la gare Saint-Lazare. Un joli petit bout de restaurant nous attend là, tout de bois vêtu, nous offrant une vue plongeante sur sa cuisine ouverte, au centre de la pièce, entourée d’un grand comptoir. De belles ampoules au plafond, des céramiques sur les tables… bref, on se sent bien ici, et l’on a envie de se laisser charmer.
Que peut-on déguster au Mandoobar ? Hé bien principalement (mais pas que) des mandoo (aussi appelés mandu), déclinaison coréenne des sempiternels raviolis, gyoza et autres pierogi. Soit une pâte fine, à base de farine de blé, farcie d’un mélange de viande et de légumes hachés. Ici, ils sont cuits à la vapeur de manière express, ce qui leur confère une légèreté en bouche particulièrement agréable.

Nous avons opté pour deux déclinaisons sur le thème de la barbaque : des gogui mandoo (porc et bœuf, chou asiatique, tofu et ciboule) et des boulgogui mandoo (au bœuf mariné à la sauce soja, chou asiatique, tofu et graines de sésame). Dans les deux cas, l’enveloppe de pâte est d’une finesse remarquable, et sublime les arômes de la farce. Au final, nous avons largement préféré les gogui mandoo pour leurs notes carnées particulièrement agréables. Un délice ! Mais la sauce soja des boulgogui mandoo, peut-être un peu trop fortement dosée, jouait sa partition un peu trop fort, au détriment du reste. Dommage.

Après avoir dévoré nos mandoo en un temps record, nous avons décidé de continuer le repas avec deux tartares, l’autre spécialité du restaurant. Pour nous, ce sera donc un tartare de bœuf, à base de rumsteck, sauce soja, huile de sésame et poivre kampod (une épice cambodgienne), et un tartare de thon rouge, mariné au piment coréen. Très belle découverte que ce dernier plat, d’ailleurs. Les goûts sont équilibrés, et comme nous le précise l’un des serveurs, la chair du poisson, fort grasse, absorbe les épices pour mieux les faire ressortir une fois en bouche. Déception, par contre, du côté du tartare de bœuf, très chargé en huile de sésame, et trop peu relevé à côté de cela.

Mais alors que nous commencions à nous ennuyer ferme avec notre plat de viande crue, notre serveur est venu nous sauver la mise, grâce à un apport fort original : un grain de poivre tchopi. On le croque avec les incisives et on le pose sur la langue. Au début, on sent un goût prononcé de citronnelle. Puis une sorte d’effervescence étrange. Enfin, le bout de la langue est comme anesthésiée, ce qui a pour effet de changer notre perception du goût ! Du coup, nous sommes revenus sur nos tartares. Et surprise, notre bœuf du Limousin est devenu bien plus gustativement intéressant. Un peu gadget, peut-être, mais pourquoi pas.

Pour conclure ce repas, nous avons opté pour la salade coréenne, composée de choux chinois, radis et pousses de soja, assaisonnée d’une sauce soja et jus de fruit de la passion. Pour rincer tout cela, n’hésitez pas à consulter la carte des thés (une de nos marottes, vous l’aurez peut-être deviné). Cette fois-ci, j’ai choisi un thé semi-fermenté coréen, assez proche des thés chinois du même acabit, et servi dans un fort joli gaiwan.
Alors, heureux de l’expérience ? Oui et non. Disons qu’en grands gourmands, nous apprécions les assiettes bien remplies qui nous calent l’estomac et les papilles. Ici, tel n’est pas le cas, on joue plutôt dans la subtilité et la délicatesse. Peut-être un peu trop, du coup. On acceptera donc de payer 1€ et plus son ravioli, mais les deux bouchées de tartare à 9€ sont déjà plus dures à avaler (humour). Au final, si vous comptez être rassasié en fin de repas, tentez la combo mandoo, tartare, riz et salade – en sachant qu’il vous en coûtera tout de même entre 25 et 30€. A vous de voir !
L’avis de Chung-Hee
Si vous comptez sur le Mandoobar pour manger à votre faim, passez votre chemin. Par contre si vous souhaitez découvrir de nouvelles saveurs subtiles, c’est un passage obligé ! Mandoo et tartares sont faits maison, et l’on sent en bouche la fraîcheur de produits de qualité.
Une légère déception sur le tartare de bœuf au poivre du Cambodge, assez fade comparé à un tartare khmer, par exemple, qu’on imagine agrémenté d’échalote, de menthe, de ciboule, de coriandre et d’huile sésame. Complexe, mais équilibré – comme quoi la simplicité ne fait pas forcément tout, en cuisine.
Mandoobar
Ouvert du lundi au samedi au déjeuner et au dîner.
Quatre services par jour. Au déjeuner à 12h et 13h. Au dîner à 19h30 et 21h30.
Réservation indispensable par téléphone uniquement au 01 55 06 08 53.
7 rue d’Edimbourg – 75008 Paris.
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Une bien belle ambiance, et des plats aux petits oignons, fins en bouche. Au final, une chouette expérience, à tester au moins une fois. Attention, ne venez pas avec une grosse faim, ou votre porte-monnaie va le sentir passer !
La taille des portions, et le prix pas tout à fait en adéquation
La déco, le service, la vaisselle, la qualité des plats, le thé, la découverte